Cela fait cinq ans aujourd'hui que tu as quitté la maison pour ne plus y revenir.

Ce mercredi matin du 27 juin 2012 était un matin comme un autre, nous sommes allés au collège chacun de notre côté et nous nous sommes retrouvés vers 12h30. Nous avons fait la route ensemble vers la maison, tu m'avais parlé de tes projets de vacances, car tu étais enfin en vacances. Ce midi-là nous avons mangé ensemble tous les cinq, rapidement, tu étais pressé de rejoindre Jean-Guillaume pour aller au stade pour le dernier entrainement de la saison, à vélo.

Avant de partir je t'ai dit "à tout à l'heure, sois prudent !" et tu m'as répondu "ouais t'inquiète, à taleur".

Ce sont les dernières paroles que j'aie entendues de toi ...

Elles résonnent encore en moi aujourd'hui ...

Owen, tu me disais souvent lorsque je refusais que tu partes à vélo "Tu n'as pas confiance en moi ?" et je te répondais à chaque fois "Bien sur que j'ai confiance en toi, c'est en les autres que je n'ai pas confiance"

J'avais si terriblement raison. Cruelle réalité.

Depuis on continue à vivre avec cette réalité, qu'on peut être à la merci des autres, sur la route entre autres. J'y pense constamment.

Si d'autres ont décidé de conduire malgré leur incapacité évidente, par stupidité, par égoïsme, ou par inconscience, alors on aura beau se mettre en sécurité de son côté en respectant les règles, le pire peut arriver.

Le pire est arrivé à Owen,

il est mort

après avoir subi un choc d'une extrême violence,

après avoir probablement entendu les propos indignes de celle qui l'a percuté alors qu'il gisait à ses pieds,

après avoir traversé 24h de coma et lutté de toutes ses forces,

après avoir certainement entendu nos supplications "Owen, reste, on t'aime, on a besoin de toi, bats-toi encore, ne lâche pas, tiens bon ... "

après avoir sans doute compris que son corps meurtri ne le porterait plus, ses organes cédant les uns après les autres ...