Rappelle-toi Owen, il faisait beau ce jour-là

un des seuls beaux jours du mois de juin, maudit soleil,

Tu es parti, heureux, des idées plein la tête

des projets pour l'été qui s'annonçait.

Je te tournais le dos, le nez penché sur ma grille de mots croisés.

Nos regards ne se sont pas croisés une dernière fois

quand tu m'as dit "bon j'y vais" et que je t'ai répondu "OK, à tout à l'heure"

et que j'ai ajouté "sois prudent" et que tu m'as lancé "t'inquiète" en partant.

Puis je me suis levée,

je me suis précipitée dans le garage, avec un prétexte quelconque pour te voir,

mais tu étais déjà parti, Owen, mon étoile, tu avais déjà filé ...

Oh Owen, aujourd'hui il fait encore beau, comme il faisait beau avant,

mais maintenant tout est terne et sans éclat sans toi;

et les rayons du soleil jamais ne réchaufferont nos cœurs,

meurtris, broyés, brisés, poignardés par cette lame de fond.

Condamnés, à perpétuité, à la peine à vie,

pas de recours en grâce pour nous, tes parents, frère, sœur, proches et amis,

Condamné à mort, à la merci de cette maudite voiture,

pour toi la sentence était sans appel,

et ton cœur à toi ne bat plus et ne battra jamais plus.