Aujourd'hui cela fait quatorze mois que  ta vie t'a été brutalement enlevée, que nous souffrons de ton absence.

Ce 2ème été sans toi, malgré ou plutôt à cause du temps exceptionnellement beau n'a fait que rajouter de la douleur à celle, lancinante, que nous éprouvons depuis ce jour tragique. Tu nous manques tant, nous ne nous habituons pas à ton absence, mais surtout, nous ne faisons que penser à tout ce que tu aurais pu faire si cette conductrice inconsciente avait eu la sagesse de ne pas prendre le volant cet après midi-là.

Facile d'imaginer comme tu aurais profité du littoral encore une fois, la plongée, les baignades, le surf, avec les potes bien sur, le sport, tout ce qu'un ado de 15 ans est en droit de vivre et que tu savais savourer. Mais tout cela t'a été volé.

Surement que nous serions partis, en famille, nous aurions choisi ensemble une destination, une formule qui convienne à chacun, nous aimions tant voyager, ensemble, tous les cinq. Mais ce bonheur nous a été volé.

Les championnats du monde d'athlétisme en Russie, tu les aurais bien sur suivis en direct avec ton Papa et ta petite sœur. Mais ce plaisir vous a été volé.

Travailler aux échalotes avec ton grand frère, ton cousin, ta cousine, tu y pensais déjà en juin 2012, les rigolades, le camping à Kerlouan, les barbecues, les parties de cartes, la fierté de gagner son propre argent. Mais ces moments qui auraient dû faire partie de tes souvenirs d'adolescent t'ont été aussi volés.

Au-delà de notre souffrance face à ce manque insondable, le pire c'est la mesure de tout ce que tu n'as pas eu la chance de vivre depuis le 27 juin 2012, depuis que ta vie si précieuse a volé en éclats, stupidement anéantie sur ce pare-brise. C'est aussi ce vertige de voir se dérouler devant nous une vie sans toi, de penser que tous tes amis, tes cousins et cousines, ton frère, ta sœur,  tous ces jeunes vont continuer leur chemin, fort heureusement, mais que toi, tu resteras à jamais dans nos souvenirs, dans nos cœurs, notre garçon extraordinaire de 14 ans. Cet avenir formidable qui se dessinait devant toi t'a été volé, et pour tous ces jeunes, la joie de grandir à tes côtés, de se construire des souvenirs avec toi leur a été volé aussi.

Les photos vieillissent mais pas les visages qui y sont, le tien restera à jamais le même. On t'a volé le droit de prendre de l'âge.

Owen, notre fils tant aimé, c'est ta vie qui t'a été volée, ton bien le plus précieux, que nous avions eu l'immense joie de te donner.

Le bien le plus précieux qui soit.